Deux espaces, l’un en face de l’Europe, à l’ouest du monde musulman ; l’autre, plus éloigné, en partie asiatique, mais au contact d’une Méditerranée d’échanges et de confluences. Tous deux sont encore marqués par une présence coloniale européenne imposée puis rejetée dont on tâchera de comprendre les pesanteurs historiques. Ce qui les rapproche semble être lié, de près ou de loin, à tout ce qui, dans le monde, pose aujourd’hui problème : une transition démocratique impossible, une disparition progressive puis accélérée des minorités religieuses, une corruption généralisée, un affaiblissement des bourgeoisies nationales sécularisées, le creusement des inégalités sociales, des migrations incontrôlées, une extension du terrorisme islamique. Comme l’Afrique hier, le Moyen-Orient est décidément mal parti. Est-ce le cas ? Faut-il aller au-delà du portrait d’un Orient proche et dangereux, fracturé et hostile ? On apportera une réponse nuancée, à la lumière d’une histoire impériale et nationale du temps présent. On identifiera des dynamiques communes et des interpénétrations culturelles, une montée en puissance des agences d’État, des expressions nouvelles des sociétés et des cultures. On abordera le retour des impériaux turcs et iraniens. On étudiera les formes d’un tourisme de masse issu des pays du Golfe couplées à des investissements qui irriguent une région dotée de riches ressources. Telles seront les thématiques d’une histoire désenclavée du Maghreb abordée au prisme d’un Moyen-Orient mondialisé. Les étudiants seront évalués sur exposé, présentation de dossiers thématiques et/ou de la recherche en cours. L’UE sera en particulier ouverte aux étudiants anglophones et hispanophones. L’anglais et l’espagnol seront employés comme langues de travail et d’échanges.