Lecture d'un texte: LT25Y010

Ce cours présente un texte canonique de la littérature française, Les Fables de La Fontaine.

Il s'attachera à tous les paradoxes liés à cette oeuvre qui n'a jamais cessé d'être célébrée, mais qui reste profondément énigmatique.

On partira des paradoxes de sa réception: oeuvre classique intégralement fondée sur l'imitation et la réécriture, mais qui a suscité un genre qui lui est comme exclusivement attaché, la fable; oeuvre qui a connu les interprétations politiques les plus contradictoires (La Fontaine "dissident" de la monarchie absolue, opposant de Louis XIV / La Fontaine conservateur, voire réactionnaire); oeuvre qui s'inscrit dans la tradition de la fable ésopique, mettant en scène un animal de pure convention depuis l'Antiquité grecque, mais qu'on considèrera au contraire comme la mise en oeuvre d'une véritable philosophie de l'animal: oeuvre enfin ayant sa pensée propre, et non simple illustration de controverses philosophiques extérieures.

Les Fables seront replacées dans l'oeuvre du poète (confrontées au Songe de Vaux, aux Contes, à Psyché...) et lues en dialogue avec des oeuvres liées (Les Maximes de La Rochefoucauld, notamment).

Le cours procédera à la pratique de "microlectures" des fables, conçues comme des machines à interpréter (le monde et les textes), c'est-à-dire aussi destinées à apprendre à lire. Il s'attachera évidemment aussi à appréhender le vers de La Fontaine, et la fable comme poème.

On approchera également les Fables par l'histoire de leurs illustrations, des gravures de Chauveau en 1669 à la publication des illustrations de Quentin Blake en octobre 2020, en passant par la peinture, la gravure et l'illustration scolaire des XVIIIe et XIXe siècle, la peinture, la BD, le théâtre (Bob Wilson), et la littérature de jeunesse des XXe et XXIe siècle. Autre façon de rendre compte des lectures les plus contrastées.

Ce cours interroge les nouvelles expressions du désir et de la création dans la pluralité actuelle des identités sexuées à travers les théories psychanalytiques de la sexualité (principalement Freud et Lacan). Outre les deux textes au programme, on explorera d’autres œuvres contemporaines (textes littéraires, philosophiques, films, musique …).

Pas de prérequis pour suivre ce cours.

 Œuvres au programme :

Virginie Despentes, Vernon Subutex, tome 1, [2015], Le livre de poche

Marguerite Duras, L’Amant, Minuit, 1984

Films, œuvres plastiques, chorégraphiques, musicales … à choisir librement pour le dossier ou l’exposé

 

 Repères bibliographiques :

Extraits de textes philosophiques (Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault, Judith Butler…)

Extraits de textes de Freud, dont : Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905-1924), Folio essais ; « Fantasmes hystériques et leur relation à la bisexualité (1908) ; « Sur la psychogénèse d’un cas d’homosexualité féminine » (1920)

Extraits de textes de Jacques Lacan (Ecrits et Séminaires)

Paul-Laurent Assoun, Leçons psychanalytiques sur Masculin et Féminin, Anthropos Economica, 2013.

Serge Leclaire, Psychanalyser, [1968], Points-Seuil

Virginie Despentes, King Kong théorie, 2007, Le livre de poche 

 

Modalités d’évaluation :

Contrôle continu : Exposé ou rédaction d’un dossier de quatre pages (15 000 signes) sur un sujet déterminé en accord avec l’enseignant (50%), devoir sur table (3 heures) portant sur la problématique et les œuvres du programme (50%).

Dispensés du contrôle continu : Devoir sur table (3 heures) portant sur la problématique et les œuvres du programme (100%).

Dès les premiers temps du cinéma, apparaissent des films comiques, fondés sur le corps acrobatique des acteurs (courses poursuites, batailles de tartes à la crème) ainsi que sur des gags visuels (accumulation et détournement d’objets). Ces films sont progressivement identifiés comme appartenant à un genre spécifique que les Français nomment « burlesque ».

Nous étudierons dans un premier temps la constitution du genre burlesque au temps du muet avec ses figures françaises (Deed, Bosetti, etc.), puis américaines (Chaplin, Keaton, Lloyd, etc.) en nous interrogeant sur sa spécificité au regard de la comédie. Nous examinerons dans un deuxième temps le rejaillissement du burlesque à partir des années 1960 en analysant les modalités de réinvention proposées par des cinéastes comme Tati, Edwards, mais aussi Dumont ou Peretjatko.

Ce cours proposera une exploration des liens entre peinture et poésie, texte et image, à travers la figure du poète et peintre du XXème siècle Henri Michaux. « Peindre, composer, écrire : me parcourir. Là est l’aventure d’être en vie », écrit Henri Michaux dans son recueil Passages. C’est cette aventure « d’être en vie » à travers la peinture et l’écriture que nous analyserons. Notre démarche interartistique, s’appuiera sur des textes poétiques, critiques, et sur des images picturales. Peintre mais également auteur de textes sur la peinture et sur les peintres du XXème siècle (Paul Klee, Magritte, Roberto Matta, Zao Wou-Ki…), il s’agira d’explorer cette aventure à travers sa création personnelle comme à travers celles de ses rencontres avec les artistes de son époque. 

En quoi la peinture entre-t-elle à la fois en résonance et en conflit avec le poème ? Comment cette confrontation permet-t-elle de repenser la notion d’espace, au sein du livre, du poème et du tableau ? En quoi Michaux invente-t-il, à travers une nouvelle pratique d’écriture, une langue singulière de la critique d’art ? 

L’exposition du peintre Zao Wou-Ki, ami intime de Michaux, au Musée d’Art Moderne à Paris (1erjuin 2018-6 janvier 2019) « L’espace est silence », constituera l’un des points d’appuis centraux de notre travail.